Je suis né en 1978, au mois d'août. J'ai découvert la photographie lors d'un voyage au Brésil, où j'ai fait l'acquisition d'un appareil photographique. De retour à Paris, j'ai passé des heures à étudier seul la photographie , par la lecture de livres de grands maîtres.
2015, c'est mon premier départ pour Israël, motivé par une quête personnelle et un désir profond de photographie. Je pensais n'y aller qu'une fois, afin de percer le secret familial: dans mes jeunes années, un étrange silence entourait l'évocation de ce pays. Mais, fasciné par les lieux, je multiplie les allers-retours en 2016, jusqu'a m'y installer, comme nouveau migrant.
J'ai alors 38 ans, aucune connaissance talmudique, l'hébreu silencieux, pas de parent sur place et peu de moyens. Les codes s'effacent, le langage se tait, l'ivresse photographique prend possession de moi.
A chaque pas, des identités se définissent, en alter ego, du rayonnement des villes à l'appauvrissement de l'homme. L'histoire des guerres s'effilochant au fur et à mesure que je m'enfonce dans l'intime et secret Israël. Ce n'est pas la carte postale idéalisée du retour.
Je n'appartiens plus à un peuple mais une nation. << Liberté, Egalité, Fraternité>> ne résonne plus, maintenant que je suis Israélien.
Loin des images idylliques, ma quête me mène auprès d'habitants de seconde zone. Des rencontres llumineuses et désenchantés. Les frontières disparaissent à l'intérieur du petit pays, les racines des uns se mêlent à celles des autres dans une converge des signes.
Photographier, c'est s'inscrire dans le monde.
De ces identités multiples, je nourrie mon quotidien d'images d'hommes et d'ombres.